Parlons du Pin d’Alep – Pinus halepensis.
On l’appelle aussi Pin de Provence ou encore Pin de Jérusalem. Et c’est un des arbres les plus communs du bassin méditerranéen. Une véritable plante de garrigue.
D’autant plus si vous habitez en Provence où il est particulièrement présent. C’est un arbre à la fois comestible, médicinal et dont le bois est particulièrement utile.
AU PROGRAMME :
Les différences espèces de Pins sont difficiles à identifier les unes des autres. D’ailleurs, nous verrons les différentes confusions avec le Pin d’Alep. Comme vous le verrez dans la description botanique qui va suivre plusieurs éléments sont à prendre en compte pour une identification réussie.
Il faut dans un premier temps regarder le port général de la plante, la taille et forme des feuilles ou encore les fleurs et les fruits.
Le Pin d’Alep n’est pas un arbre très grand. Il ne mesure que 10 à 25 mètres de hauteur. Il ne pousse pas droit. Et en effet on va souvent l’observer avec le tronc tortueux, ou même penché.
Niveau branchaison, on remarque tout de suite l’absence de feuillage sur la partie basse. Le Pin d’Alep porte en effet beaucoup de branches mortes le long de son tronc. Il a aussi souvent des branches cassées mal élaguées.
Il a une durée de vie de 150 à 250 ans en moyenne.
Enfin, comme il appartient à la famille des Pinacées, il présentera toutes ses caractéristiques. Caractéristiques que nous développons au niveau des feuilles, des fleurs ainsi que des fruits.
Niveau feuilles, le Pin d’Alep développe des aiguilles. Ses aiguilles ont une couleur vert un peu clair et surtout, elles poussent groupées par 2. On les voit groupées en pinceaux sur l’extrémité des rameaux. Bien sûr, contrairement aux Mélèzes, ses aiguilles sont persistantes.
Aussi, elles mesurent entre 6 à 13 centimètres. Elles sont assez fines puisqu’elles ne dépassent pas le centimètre d’épaisseur. Au niveau texture, les aiguilles du Pin d’Alep sont souples.
Aussi, chaque aiguille peut être droite ou légèrement tordue. Enfin, elles sont un peu piquantes, mais moins que celles d’autres espèces.
Puisque le Pin d’Alep est un conifère, il ne produit pas des fleurs comme nous pouvons en voir chez les Angiospermes. Ses fleurs sont donc des cônes.
Et on distingue deux types de cônes. Les cônes mâles et les cônes femelles. Et ce sont les cônes femelles qui donnent les fruits (pommes de pin).
Ici, nous ne parlons que des cônes mâles. Cônes mâles qu’on reconnaîtra lors de leur apparition au printemps. Durant cette époque de floraison, les cônes mâles arborent une couleur jaune teintés de rouge.
Ils ont une forme ovale et poussent serrés les uns contre les autres.
Les cônes femelles sont plus isolés, parfois groupés par deux ou trois. Ces cônes ont une couleur brune et ressemblent à des petites pommes de pin.
Les fruits, qu’on appelle les pommes de pin, poussent à partir des cônes femelles. Une fois arrivés à maturité, les cônes femelles sont de couleur brune, un peu brillant.
Ces pommes de pin mesurent entre 5 à 12 cm de long, et sont ne sont pas symétriques. Enfin, les pommes de pin sont courtement pétiolées sur les rameaux.
Elles sont souvent seules ou groupées par 2 à 3.
Enfin, les cônes femelles s’ouvrent en été pour laisser échapper leurs graines. Des graines brunes à bords ailés.
L’écorce est un des meilleurs éléments pour identifier le Pin d’Alep. Par exemple, l’écorce des jeunes rameaux possède une couleur blanche ou grise claire. D’où son nom de Pin Blanc de Provence qu’on peut entendre parfois.
Sinon, l’écorce du tronc possède une couleur plutôt grise brune, et se détache en plaque dans le haut de l’arbre. Le bas étant fissuré.
Avec l’âge, l’écorce continue se fissure, mais devient un peu plus brune rougeâtre.
Comme toutes les plantes sauvages, le Pin d’Alep ne poussera pas n’importe où à l’état sauvage. Nous allons donc voir en détail où le trouver dans la Nature. Puis nous allons nous concentrer sur ses besoins écologiques ainsi que sa phytosociologie. De cette manière, vous verrez quel sont ses habitats types.
Comme vous le voyez, le Pin d’Alep est une espèce plutôt méditerranéenne. Et en effet on va la trouver naturellement dans tout le bassin Méditerranéen. D’Europe à l’Asie, en passant par l’Afrique.
En Europe, on trouvera le Pin d’Alep principalement en Espagne et en France. Mais il pousse aussi un peu en Italie, en Croatie et même en Grèce, en Turquie.
En ce qui concerne l’Afrique, c’est surtout en Afrique du Nord qu’on le trouvera. Et en effet, le Pin d’Alep pousse à la fois dans le Nord du Maroc et dans le Nord de l’Algérie. Mais aussi dans les Îles Canaries ou même un peu en Égypte.
Enfin, il s’est aussi naturalité dans d’autres régions du monde. Vous ne pouvez pas le voir sur cette carte, mais le Pin d’Alep pousse aussi en Amérique du Nord, ainsi qu’en Australie, Afrique du Sud et Amérique du Sud.
En Amérique du Nord, on le trouvera plutôt en Californie et dans le Nord su Mexique, là où le climat se rapproche le plus du climat méditerranéen.
En Australie, il poussera plutôt dans le Sud-Est où on le considère comme une plante envahissante. De même pour la Nouvelle-Zélande.
Enfin, il pousse en Afrique du Sud et au Paraguay et Uruguay.
Comme vous avez pu le voir sur la carte montrant la répartition mondiale de Pinus halepensis, la France est un des pays où il est le plus commun. Mais on ne le trouve pas de partout.
Si on zoome sur sa présence en France, on remarque que le Pin d’Alep pousse surtout dans le Sud-Est de la France.
On va par exemple facilement le trouver en Provence, en Occitanie ou encore en Corse.
DÉPARTEMENTS LES PLUS PROPICES :
Ainsi, on le trouvera particulièrement facilement dans le Var, les Bouches-du-Rhône, en Corse, dans les Alpes-Maritimes, dans les Hautes-Alpes, dans le Vaucluse dans l’Hérault ou encore dans l’Aude.
Enfin, on le trouve dans de rares cas en Ardèche, dans le Rhône ou encore même en Charente-Maritime et Loir-et-Cher. Avec le réchauffement climatique, le Pin d’Alep pourrait, d’ici à quelques années, pousser de plus en plus au Nord.
Comme toutes les plantes, le Pin d’Alep doit répondre à certains besoins écologiques pour se répandre à l’état sauvage. Pour résumer rapidement, c’est une plante héliophile, calcicole, xérophile et oligotrophe.
Enfin, n’oublions pas que le Pin d’Alep est loin d’être une plante de montagne. Puisqu’il n’aime pas le froid, on le trouvera difficilement au-dessus de 800 mètres d’altitude.
Nous venons de voir les besoins écologiques du Pin d’Alep. Nous allons donc parler de sa phytosociologie. C’est-à-dire que nous allons voir les populations végétales avec lesquelles il pousse. Ainsi, vous allez avoir une très bonne vision de son environnement.
Évidemment, les listes qui vont suivre ne sont pas complètes, car il existe de nombreuses espèces et environnements différents. Mais le Pin d’Alep poussera surtout dans les milieux suivants :
Vous allez donc souvent trouver les plantes suivantes :
ARBRES
ARBUSTES
PLANTES HERBACÉES
C’est la partie la plus intéressante. Quelles sont les utilisations du Pin d’Alep ? Peut-on le consommer ? L’utiliser comme plante médicinale, mais aussi est-il toxique ? Nous allons passez toutes les utilisations qu’il est possible de faire avec cette plante.
La première des utilisations concernant le Pin d’Alep reste son bois. Et c’est d’ailleurs une des principales sources de bois dans les paysages méditerranéens. Premièrement, parce qu’il fait partie des rares arbres abondants, mais aussi parce qu’il pousse vite et résiste très bien à la sécheresse.
Son bois est à la souple et dur. Il a longuement été utilisé dans les domaines navals, dans la charpenterie des mines ou encore dans la construction.
Mais c’est un bois comportant de nombreux nœuds. Ce qui en fait un bois peu recherché pour le travail du bois.
Il reste quand même un bois intéressant et assez productif. On note en moyenne, en France, une production de bois de 3 à 5 m3 par hectare par an.
Mais en ce qui concerne la sylviculture, il est préférable de le mélanger à d’autres essences. Ce qui permet d’augmenter la productivité de bois, tout en lutant contre les incendies et en augmentant la biodiversité.
Peut-on manger le Pin d’Alep ? La réponse est à la fois oui et non. Toutes les parties de la plante ne peuvent effectivement pas se consommer.
Par exemple, le bois ne peut pas être consommé, car nous ne digérons pas la cellulose. Par contre, les jeunes aiguilles peuvent se consommer en salades. Lorsqu’elles sont encore souples.
Par la suite, ses aiguilles adultes deviennent trop coriaces pour être consommées telles qu’elles. Mais on peut toutefois les réduire en morceaux pour s’en servir comme aromates. Notamment pour aromatiser les plats, ou encore réaliser des infusions de Pin d’Alep avec.
Ensuite, nous avons les graines. Les graines du Pin sont localement consommées en Tunisie. Elles entrent dans la composition du Assidat zgougou, un plat à base de crème comportant des graines broyées de Pin d’Alep.
En Grèce, on utilise aussi sa sève à des fins aromatiques. Pat exemple, pour aromatiser le vin : la retsina, un vin sec blanc ou rosé produit localement.
Avec toutes ses informations, on peut donc considérer le Pin d’Alep comme une plante comestible. Enfin, plutôt une plante aromatique, car personne ne le mange en grandes quantités.
Vous savez probablement que de nombreuses espèces de Pins sont médicinales. C’est par exemple le cas du Pin Sylvestre. Alors est-ce que le Pin d’Alep est une plante médicinale lui aussi ?
Des études ont montré l’activité cicatrisante de l’huile essentielle de certains Pins. Et plus précisément, de l’huile essentielle produite à partir de ses cônes. Dans ces études, on voit clairement que le Pin d’Alep, avec le Pin Parasol présentent une activité cicatrisante remarquable.
Plus efficace que celles des autres Pins testés.
D’autres études démontrent l’intérêt du Pin d’Alep comme plante médicinale. Ici, on remarque que c’est une plante dont les extraits ainsi que l’huile essentielle sont reconnues comme antimicrobiens, antidiabétiques, anti-inflammatoires, cytotoxiques, antiparasitaires et hépatoprotecteurs.
En autres, le Pin d’Alep contient des terpénoïdes, des acides phénoliques, des flavonoïdes, des acides gras et des stéroïdes, ainsi que des aldéhydes et des cétones.
De quoi ouvrir de nombreuses applications médicales.
Toutefois, la concentration en molécule ainsi que les différentes propriétés médicinales évoluent en fonction des populations de Pin d’Alep.
D’autres études sont à mener pour approfondir les connaissances quant à cette plante.
Nous savons que le Pin d’Alep est une plante à la fois comestible et médicinale. Mais d’autres plantes comme le Fragon ou l’Asperge à feuilles piquantes peuvent aussi être à la fois comestibles, médicinales et toxiques.
Alors on peut se poser la question : est-ce que le Pin d’Alep est toxique ?
Puisque le Pin d’Alep contient des éléments toxiques comme n’importe quelle autres plantes.
Hélas, je n’ai pas trouvé d’études suffisamment documentées pour imputer une certaine toxicité au Pin d’Alep. Bien sûr, son huile essentielle, comme toute huile essentielle, est largement concentrée en principes actifs, ce qui peut induire une toxicité lorsqu’on dépasse les dosages recommandés.
Mais consommé de manière alimentaire ou aromatique comme dans les plats Tunisiens ou Grecs, le Pin d’Alep ne semblerait pas toxique. Du moins en quantité raisonnable.
Le feu reste le plus grand ennemi du Pin d’Alep. Et en effet, ce dernier s’enflamme particulièrement rapidement. Certaines caractéristiques morphologiques le désavantage lors des incendies.
Ses branches mortes ne s’élaguent pas, les aiguilles séchées au sol mettent longtemps à se décomposer, ses nombreux cônes s’enflamment aussi facilement. Sans parler de sa sève résineuse.
Mais outre cette capacité à s’enflammer rapidement lors des incendies, le Pin d’Alep peut aussi vite repartir. En fait, il s’agit d’une plante pyrophyte. C’est donc une espèce dont la propagation, la multiplication et la reproduction est stimulée par le feu.
Et ici, c’est sa reproduction. Les graines germent en effet bien mieux après un incendie. Ce qui lui permet de recoloniser des milieux beaucoup plus facilement.
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Bonjour
Pourquoi ce pin pert seseguilles alors qu il ne souffre d aucune maladie ?
Bonjour Huser. Il est normal que les Pins perdent un peu d’aiguilles de temps en temps. Mais si la chute est brutale ça peut être liée à des maladies / stress environnementaux. N’hésitez pas à m’envoyer des photos sur les réseaux sociaux de Monde Végétal ou par mail.