Les Cupressacées (Cupressaceae) représentent une famille Botanique de conifères comptant environ 150 espèces réparties en plus ou moins 30 genres distincts. Dans cette famille, on y retrouve par exemple les Genévriers ou le Cyprès de Provence.
Les espèces de cette famille sont très proches de celle des Pinacées, famille avec laquelle les Cupressacées battent de nombreux records du monde.
Les Cupressacées poussent aussi sur une très large partie du globe et s’adaptent bien dans des milieux difficiles. On les apprécie aussi énormément comme plantes ornementales, mais certaines espèces font également partie des plantes médicinales ou aromatiques.
Découvrons donc les caractéristiques de cette famille et les espèces qui la compose.
Avant le progrès technolgoique et l’apparition de nouvelles méthodes de classification moléculaires, on classait les plantes selon leurs ressemblances.
Mais avec les progrès de la science, les classifications ont évolués. Et désormais, d’anciennes familles ont disparues, souvent intégrées dans des familles botaniques plus grandes.
C’est aussi le cas pour les Cupressacées qui voient leur nombre grandir au détriment de certaines familles.
Par exemple, les plantes de la famille des Taxodiacées ont été déplacés à l’intérieur de la famille des Cupressacées. Les genres Athrotaxis, Cryptomeria, Cunninghamia, Glyptostrobus, Metasequoia, Sequoia, Sequoiadendron, Taiwania et Taxodium ont été donc déplacés chez les Cupressacées.
Mais le genre Sciadopitys fait désormais partie des Sciadopityaceae.
De nos jours, on sépare la famille des Cupressacées en plusiuers sous-familles que voici :
La famille des Cupressacées reste une petite famille botanique puisqu’elle ne comprend qu’une trentaine de genres divisés en 150 espèces. Voici donc la liste des genres les plus importants
Cupressus sempervirens – Photo de Monde Végétal
On compte plus ou moins 35 espèces de Cyprès à travers le monde. Les plus connues étant le Cyprès de Provence et le Cyprès d’Arizona, très apprécié pour son feuillage bleuté.
Les Cyprès véritables appartiennent au genre Cupressus. Car il y a aussi les faux Cyprès, qui eux appartiennent à d’autres genres et avec qui ont peut les confondre facilement.
Chacune de ces espèces développe une forme plus ou moins élancée. Avec des variétés cultivées en Totem très appréciées dans les parcs et jardins.
Mais les Cyprès sont aussi souvent utilisés comme plantes médicinales.
Juniperus oxycedrus – Photo de Monde Végétal
On estime qu’il existe près de 80 espèces de Genévriers (Juniperus) à travers le monde. La plupart de ces espèces poussent dans l’hémisphère nord.
Les plus connus sont le Genévrier Commun, le Genévrier Cade, le Genévrier de Phénicie ou encore le Genévrier Sabine très toxique.
On reconnaît facilement les genévriers par leurs cônes en forme de baies. Il va de soi que ce type de cône n’est bien sûr pas une baie.
Pour le feuillage, on distingue deux types : le feuillage en écailles et le feuillage en aiguilles. Dans tous les cas, les Genévriers sont des plantes de garrigues parfaitement adaptées à la chaleur et à la sécheresse.
Chamaecyparis lawsoniana ‘Allumi’ – Source Photo
Chez les Cupressacées, il existe deux genres botaniques qui se ressemblent énormément : Cupressus & Chamaecyparis.
Et Chamaecyparis concentre les Faux Cyprès. D’ailleurs, certaines de ces espèces sont très connues comme le Cyprès de Lawson.
Très résistants à la fois au climat et à la taille, on trouve les Chamaecyparis de plus en plus dans nos parcs et jardins. Notamment dans les haies.
Mais à l’origine, ces arbres proviennent d’Amérique du Nord pour la plupart. Même si certaines espèces comme le Cyprès de Taiwan (Chamaecyparis formosensis) pousse en Asie du Sud-Est.
Thuja occidentalis – Source Photo
En plus des Faux Cyprès, un autre genre peut facilement se confondre avec les vrais Cyprès : les Thuyas.
On les reconnaît par leurs feuilles en forme d’écailles, mais contrairement aux Cyprès, ils forment des cônes allongés et non en forme de boules.
Certaines espèces comme le Thuya Occidental font aussi partie des plantes médicinales malgré leur toxicité en raison de la présence de Thuyone, un composé toxique.
Dans tous les cas, les Thuyas proviennent soit d’Amérique du Nord, soit d’Asie tempérée.
Mais on les retrouve souvent dans nos parcs et jardins, notamment en haies.
Calocedrus decurrens – Photo de Monde Végétal
Dans le monde, on compte normalement 4 espèces de Calocèdres. Bien qu’on les appelle aussi Cèdres à encens, ils n’ont rien à voir avec les véritables Cèdres du genre Cedrus.
Les Calocèdres sont de grands arbres originaires de Chine et d’Amérique du Nord. Certains spécimens dépassent les 60 mètres de hauteur. Mais en Europe, ils sont plus petits.
Le plus connu d’entre eux est le Cèdre blanc de Californie (Calocedrus decurrens) qui pousse en compagnie du Sapin de Douglas dans la Nature.
De loin on peut les confondre avec les Séquoias. Mais leur écorce ainsi que leurs cônes sont bien différents.
Taxodium distichum – (Source Photo)
Peut-être que le nom de Taxodium ne vous dit rien ?
Pourtant, si vous avez déjà vu un film tourné dans les Bayous marécageux de la Louisiane et de la Floride, vous avez forcément déjà vu un des plus célèbres représentant du genre.
Qu’on l’appelle Cyprès Chauve ou Cyprès des Marais, Taxodium distichum est une des Cupressacées les plus résistantes à l’eau.
Comme les 2 autres espèces de Taxodium d’ailleurs.
Ce genre a la particularité de produire des pneumatophores : des sortes d’excroissances au niveau des racines qui permet alors à l’arbre de respirer même dans les zones constamment submergées.
Sequoiadendron giganteum – Photo de Monde Végétal
Tout le monde a déjà entendu parler des Séquoias tant ils sont grands. On les considère d’ailleurs comme les plus grands arbres du monde.
Mais ce sont aussi des géants menacés. Autrefois présents sur l’ensemble de l’hémisphère nord, on ne trouve les Séquoias plus que dans une mince bande dans l’Ouest Nord Américain.
Il ne reste aujourd’hui que deux espèces de « Séquoias ».
La première, le véritable Séquoia, avec le Séquoia à feuilles d’If (Sequoia sempervirens) qu’on confond avec une fausse espèce de Séquoia : le Séquoia Géant, représenté par Sequoiadendron giganteum.
Car oui, le Séquoia Géant n’est pas un véritable Séquoia malgré sa ressemblance de loin.
Callitris rhomboidea – Source Photo
En Europe, le genre Callitris est totalement méconnu. Pourtant, on compte au moins 16 espèces appartenant à ce genre botanique.
La plupart de ces espèces poussent normalement en Océanie et tout particulièrement en Australie ainsi qu’en Nouvelle-Zélande.
Ce qui en fait les Cupressacées les plus méridionaux de la planète.
Comparés à certains de leurs cousins, ils sont plutôt petits avec 25 m au maximum en général.
Adaptés à la sécheresse, leurs cônes ne s’ouvrent qu’après les incendies. Permettant ainsi de coloniser rapidement un nouveau milieu.
Libocedrus plumosa – Source Photo
Si vous habitez en Europe, il est très probable que vous n’ayez ni jamais vu, ni entendu parler des Libocèdres (Libocedrus).
Et c’est normal puisque ces arbres poussent en Nouvelle Calédonie et en Nouvelle-Zélande.
Ils ressemblent aux Thuyas et Calocèdres primitifs bien qu’ils soient différents lorsqu’on regarde attentivement.
Leurs feuilles ont une forme d’écaille plus ou moins aplatie selon les espèces.
La plupart de ces espèces, comme Libocedrus austrocaledonicus sont menacées par la destruction de leur habitat.
Neocallitropsis (ou Callitris) pancheri – (Source Photo)
Bien sûr, il existe d’autres genres de plantes appartenant à la famille des Cupressacées.
Et beaucoup de ces genres ne comprennent que 1, 2 ou 3 espèces. On peut par exemple citer :
Actinostrobus, Athrotaxis, Austrocedrus, Cryptomeria, Cunninghamia, Diselma, Fitzroya, Fokienia, Glyptostrobus, Metasequoia, Microbiota, Neocallitropsis, Papuacedrus, Pilgerodendron, Platycladus, Taiwania, Tetraclinis, Thujopsis et les bien menacés Widdringtonia.
La plupart de ces espèces sont des reliques du passé et sont maintenant menacées par la destruction de leur habitat.
Certaines de ces Cupressacées ont la chance d’avoir un intérêt ornemental et sont donc parfois cultivés dans les parcs et jardins.
Comme toutes les autres familles botaniques, les plantes appartenant à la famille des Cupressacées développent des caractéristiques qui leur sont propres. Et nous allons donc voir quelles sont ces caractéristiques.
Ainsi, vous allez plus facilement reconnaître ces plantes et éviter les confusions.
Déjà, premier critère pour reconnaître les Cupressacées : ce sont tous des arbres.
Enfin plus précisément des plantes ligneuses. Car même si certaines espèces ne sont que des arbustes de petite taille comme le Genévrier de Phénicie qui ne dépasse généralement pas 8 mètres de haut, toutes les espèces de Cupressacées sont bel et bien des plantes ligneuses.
Il n’y a donc aucune plante herbacée dans cette famille contrairement à la famille des Brassicacées, Astéracées ou des Lamiacées où les plantes ligneuses sont rares.
La raison est simple. Puisque les Cupressacées appartiennent à l’ordre des Gymnospermes, ils ne peuvent pas être des plantes herbacées. Les dernières herbacées Gymnospermes ne se trouvent maintenant qu’à l’état de fossile.
Puisque les Cupressacées sont des Gymnospermes, elles ne vont pas développer le même type de fruits que les Angiospermes (plantes à fleurs).
Comme chez leurs cousines les Pinacées, les Cupressacées développent des structures en forme de cônes. Mais contrairement aux Pinacées comme les Pins, Sapins ou Cèdres, les Cupressacées ne développent pas de « pommes de pins ».
Les cônes des Cupressacées servent aussi à différencier les genres au sein de cette famille, car ils n’ont pas tous la même forme. Mais différencier chaque espèce de chaque genre simplement grâce aux cônes reste difficile.
En plus des cônes, une autre différence majeure pour reconnaître une plante de la famille des Cupressacées réside dans les feuilles. Et on distingue deux types de feuilles selon les espèces : des feuilles en écailles ou des feuilles en aiguilles.
En dehors des Genévriers qui peuvent présenter les deux caractéristiques à la fois, les autres espèces sont normalement soit à écailles, soit à aiguilles.
Et en dehors des Genévriers, les aiguilles ne piquent pas. Mais on note plusieurs configurations possibles :
La plupart des espèces de la famille des Cupressacées ont un feuillage persistant. Mais il peut arriver à certaines espèces de perdre leur feuillage comme le Cyprès Chauve (Taxodium distichum). Ce phénomène est plutôt rare dans la famille, alors on peut la considérer comme une famille d’arbres à feuillage persistant.
Rappelez-vous simplement que certaines espèces de Taxodiums peuvent perdre leurs feuilles.
Du fait de la ressemblance entre les feuilles des Taxodiums et celles des Ifs, on peut parfois confondre les deux. Pourtant, les Taxus appartiennent à la famille des Taxacées et non à celle des Taxodiacées nouvellement inscrite dans la famille des Cupressacées.
Parlons maintenant d’une autre particularité des Cupressacées. Ce sont toutes des plantes monoïques.
C’est-à-dire qu’un individu présente les deux sexes. Mais que ces sexes (mâle ou femelle) sont séparés sur le même pied. Autrement dit, un individu fait ses fleurs mâles d’un côté et ses fleurs femelles de l’autre.
Cette séparation des sexes se vérifie lors de la floraison. Bien que les cônes mâles n’aient pas toujours la même couleur chez toutes les espèces, ils sont constamment discrets.
Certaines espèces comme les Genévriers sont dioïques. Autrement dit, les individus sont soit mâles, soit femelles. Vous ne pourrez donc pas observer des fruits chez les individus mâles.
Dans tous les cas, la pollinisation des Cupressacées n’a pas besoin des insectes. Elle se fait par le vent.
La plupart des espèces de la famille des Cupressacées dégage une bonne odeur aromatique de résine. Pourquoi ? Car ce sont des plantes riches en huiles essentielles.
On voit donc souvent ses plantes dans les produits cosmétiques, pharmaceutiques ou homéopathiques.
L’écorce de ces espèces est aussi souvent épaisse. La plupart de ces espèces sont très bien adaptées à la sécheresse, et elles ont donc développé une écorce large et fibreuse qui leur sert de protection contre les incendies.
Cette écorce est plutôt molle en comparaison à l’écorce d’autres arbres.
Puisqu’il existe au moins une centaine d’espèces de Cupressacées, il sera difficile de résumer toutes les utilisations qu’il est possible de faire avec ces plantes.
Néanmoins, on distingue 4 grandes catégories : aromatiques, médicinales, ornementales et bois utiles.
La principale raison d’utiliser les Cupressacées réside dans leurs atouts ornementaux.
En effet, la plupart de ces plantes donnent de très beaux résultats dans les parcs et jardins. Selon les espèces, les utilisations ornementales ne sont pas les mêmes.
Par exemple, les Séquoias Géants auront une place de choix isolé en plein milieu d’un parc. Les passants profiteront alors de leur immensité.
Pour les lacs d’inspiration asiatique, les Métaséquoias, qu’on appelle aussi Sapin d’eau, donneront tout de suite du cachet à un étang. Alors que pour les allées et les cimetières, les vénérables Cyprès de Provence marqueront le paysage.
N’oublions pas non plus les haies taillées. Nulle autre pareil que les Thuyas et Chamaecyparis pour résister à l’appétit des cisailles mécaniques.
Enfin, planté dans les massifs, certaines variétés naines serviront à donner du volume aux parterres de fleurs.
Certaines espèces de Cupressacées font partie des plantes aromatiques. Et certaines sont mêmes beaucoup utilisées !
C’est par exemple le cas pour les Genévriers, et plus précisément pour le Genévrier Commun (Juniperus communis) qui produit les baies de genièvre qu’on retrouve dans la choucroute.
Par contre, on ne peut pas considérer ces plantes comme des plantes comestibles. La texture de leur feuillage est beaucoup trop robuste.
Manger ces plantes sera désagréable. On se contente d’utiliser simplement les Genévriers et Cyprès pour parfumer les plats. Les autres n’ont aucun intérêt pour la cuisine.
Le monde des plantes médicinales est vaste. Il est donc tout à fait normal de retrouver certaines plantes de cette famille dans les remèdes de grands-mères.
Voici quelques exemples
Comme toutes les Cupressacées sont des arbres, on peut bien sûr parler de leur bois. D’autant plus que certaines espèces sont très intéressantes pour plusieurs raisons.
Par exemple, les Genévriers sont les rares arbres à réussir à pousser dans les milieux les plus secs. Ils sont donc pour certaines populations Africaines ou du Moyen-Orient, la seule source de bois d’œuvre de construction et de chauffage.
D’autres spécimens comme les Thuyas, offrent un bois largement exploité en Amérique du Nord. On les trouve d’ailleurs sous l’appellation Cèdre Rouge. D’autres essences forestières comme le Cèdre Blanc de Californie, une autre espèce de Thuya, est également appréciée.
Malgré leur taille imposante, les Séquoias n’offrent pas de bois très intéressant. Et heureusement pour eux !
La famille des Cupressacées comprend certains des plus beaux records du monde des plantes.
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Très intéressant et rare. C’est le genre de connaissances que l’on ne trouve guère et donc Merci.
J’ai réalisé un jardin ‘Remarquable ‘ avec quelques Cupressacées : 10 Metasequoia différents, 15 Taxodium différents, Chamaecyparis, Calocedrus, Sequoia sempervirens et Séquoiadendron, Cephalotaxus.
J’aimerais bien vous rencontrer éventuellement chez moi en Ardèche.
Bonjour Raphaël. Et merci beaucoup pour votre commentaire. Peut-on continuer en privée par mail ou sur les réseaux sociaux ?
OK. Je vous joins mon n° de téléphone : 0475 58 00 27
Bien à vous,
Raphaël
Bonjour. Pouvons-nous plutôt communiquer par email dans un premier temps ? J’ai beaucoup de demande et l’avantage de l’écrit, c’est que je puisse me rappeler des discussions. Contactez-moi directement par email ou via les messageries de facebook, twitter ou instagram.