Aujourd’hui de la Molène de Phénicie – Verbascum phoeniceum, une plante herbacée sauvage à fleurs violettes (la plupart du temps) mais assez peu connue du grand public car introduite en France depuis peu.
Nous allons voir ici comment identifier la Molène de Phénicie avec des photos (+ une description détaillée). Puis, nous allons voir où la trouver en regardant ensemble quel est son aire de répartition mondiale, sa présence en France, ses besoins écologiques et même les plantes avec lesquelles elle pousse.
Bien sûr, nous passeront à la partie des utilisations de cette plante sauvage, que ce soit ses propriétés médicinales, ses aptitudes alimentaires ou encore son côté ornemental.
Enfin, nous verrons les risques éventuels de confusions avec d’autres plantes sauvages.
Avec ces photos de Molène de Phénicie, vous pouvez observer la plante depuis chez vous et en toute saison ! Mais les photos ne permettent pas à elles seule d’identifier une plante sauvage.
C’est donc pourquoi je partage avec vous une description botanique un peu plus détaillée. Ainsi, vous aurez plus d’information sur son identification. Et par conséquent, vous allez avoir beaucoup de chances de la reconnaître dans la Nature et surtout, éviter les confusions.
La Molène de Phénicie se présente sous la forme d’une plante herbacée. Mais c’est une plante herbacée bisannuelle (rarement vivace). Elle aura donc deux types de port selon son âge.
Ainsi, dans sa première année d’existence, cette plante poussera sous la forme d’une rosette de feuilles. Cette rosette se trouve au raz du sol, ne dépassant pas quelques centimètres de hauteur.
Par contre, lors de sa seconde année, elle développera une frêle tige florale pouvant atteindre jusqu’à 1,2 mètre de hauteur. Mais cette tige florale mesure souvent moins. Sa tige est d’ailleurs couverte de peluches et est nervurée.
Enfin, puisqu’elle appartient à la famille des Scrofulariacées, elle présentera des caractéristiques similaires.
Pour identifier la Molène de Phénicie, on peut s’intéresser à ses feuilles, car présentes toute l’année. Elle a en effet un feuillage semi-persistant dont une grande partie va rester en place même en hiver. Et comme c’est une plante bisannuelle, elle aura deux types de feuilles selon son âge.
FEUILLES BASALES : ce sont les feuilles de la rosette durant sa première année. Ces feuilles seront plus grandes que les feuilles de la tige qui viendront l’année suivante. Ces feuilles basales sont verticillées par rapport au collet. Elles ont aussi une nervation pennée avec la nervure centrale qui a tendance à être un peu violacée. Les feuilles n’ont pas de poils sur le dessus, mais un petit duvet en dessous. Enfin, les feuilles de la molène de Phénicie sont brillantes, vert un peu foncé, entières et avec des bords irrégulièrement dentés.
FEUILLES CAULINAIRES : ce sont les feuilles de la tige. Elles viennent seulement lorsque la plante commence à fleurir, donc au bout de la seconde année. Elles poussent de manière alterne sur la tige et sont de plus en petites à mesure qu’elles rejoignent le haut de cette tige.
Les fleurs de la Molène de Phénicie ne passent pas inaperçue, car elles sont très visibles. Mais sa floraison est assez courte. En effet, la Molène de Phénicie ne fleurit que de mai à juin. Soit avant et moins longtemps que les autres espèces de Molènes.
Son inflorescence pousse en grappe aérée et chaque fleur pousse via un petit pédicelle de plus en plus petit à mesure qu’on monte sur le haut de la plante.
Les fleurs quant à elles ont le plus souvent une couleur violette, mais il est possible de voir des spécimens aux fleurs roses, rouges, oranges ou même blanches (notamment pour les variétés ornementales.
Enfin, chaque fleur présente 5 pétales violets (la plupart du temps), avec 5 étamines velues dont 2 sont légèrement velues de poils glanduleux violets et plus longues. Alors que les 3 autres étamines sont plus petites, mais bien plus velues, de poils glanduleux blancs. Enfin, le stigmate central sans poils, se termine par un bout spatulé arrondi.
Comme pour toutes les espèces de Molène, la Molène de Phénicie produira des fruits de type fruit capsule une fois que ses nombreuses fleurs aient été fécondées.
Ces fruits sont plus précisément des capsules septicides. Et cette capsule aura une forme d’œuf et sera peu velue. Chaque fruit contient de nombreuses graines qui seront dispersées par le vent grâce à leur petite taille.
Maintenant que nous savons reconnaître cette plante dans la Nature, encore faut-il savoir quel est son habitat pour l’observer plus facilement en réel. Dans cette partie, nous allons donc voir son aire de répartition mondiale et plus précisément sa présence en France.
Puis, nous verrons en détails ses besoins écologiques. Ainsi, nous connaîtrons le type de milieux qu’elle affectionne. Enfin, nous terminerons par la phytosociologie, c’est-à-dire par l’étude des plantes avec lesquelles elle pousse.
Ainsi, l’habitat de la Molène de Phénicie n’aura plus jamais aucuns secrets pour vous.
Comme vous pouvez le voir sur cette carte, la Molène de Phénicie pousse exclusivement dans l’hémisphère Nord. Du moins, elle ne semble pas avoir été introduite dans les pays aux climats tempérés de l’hémisphère sud.
Et on constate plus précisément que la Molène de Phénicie est une plante européenne. Et même Européenne de l’est. En fait, elle pousse traditionnellement en Europe de l’Est ainsi que dans l’Ouest de l’Asie.
Elle a cependant été introduite en Europe de l’Ouest, comme en France et au Royaume-Uni, mais aussi en Amérique du Nord et en Chine.
Elle n’est cependant pas considérée comme une plante envahissante. Du moins pour le moment, car son apparition dans ces zones du globe est assez récente. Nous verrons bien ce que l’avenir nous dira.
Enfin, dans certains pays comme en Allemagne, la Molène de Phénicie est menacée dans certains régions.
Comme vous pouvez le voir sur cette carte, la France n’est pas un des pays où la Molène de Phénicie est le plus présente. En fait, elle est même assez rare et on ne la trouve que dans quelques départements.
Du moins pour le moment. Et d’ailleurs, les individus qu’on trouve exceptionnellement sur notre territoire proviennent la plupart du temps de plantes échappées des jardins. La reproduction de la plante est donc faible.
Mais c’est sans doute à l’Est de la France, et notamment en Alsace qu’on a le plus de chance de la croiser. Peut-être que d’ici à quelques dizaines d’années, sa présence dans l’Est du pays sera plus forte.
Mais il faudra attendre encore quelques siècles avant de la voir se naturaliser en force chez nou.
Comme avec toutes les plantes sauvages ou même ornementales, la Molène de Phénicie devra répondre à certains besoins écologiques. Nous allons donc voir quels sont les paramètres qui lui permettent de se développer correctement.
Ici nous nous intéressons aux plantes avec lesquelles la Molène de Phénicie pousse. La Phytosociologie étant la science qui étudier les associations de végétaux. Mais comme vous avez pu le voir avec la carte de la présence de la Molène de Phénicie en France, la plante est peu présente chez nous.
Nous nous baserons donc sur les populations végétales qui poussent à ces côtés dans ses terres d’origines. Vous verrez donc beaucoup d’espèces que vous ne connaissez pas. Ce qui est normal puisque ces espèces sont principalement des espèces d’Europe de l’Est et d’Asie tempérée.
Ainsi, parmi les plantes qui poussent en compagnie de la Molène de Phénicie, nous avons les plantes suivantes :
Bellflower sibérien, Vipérine de Russie, Stipe admirable, Sauge penchée ou encore l’Epiaire droite et la Fraxinelle.
Nous allons donc passer à la partie la plus intéressante : comment utiliser la Molène de Phénicie. Nous allons voir ici si cette plante peut s’utiliser pour un usage alimentaire ou même médicinale. Sans oublier de voir ses atouts écologiques et ornementaux.
Alors commençons. Mais vous allez peut-être être un peu déçus.
Premièrement, commençons par ses utilisations alimentaires. Est-ce que la Molène de Phénicie fait partie des plantes comestibles ?
Eh bien, normalement, la plupart des espèces de Molènes ne sont pas toxiques pour l’Homme. Mais quand on essaye de trouver des informations quant à la Molène de Phénicie, impossible d’avoir des sources sérieuses.
Nous ne pouvons donc pas considérer cette plante comme une plante sauvage comestible. Car les preuves manques. Donc partez du principe qu’elle ne peut pas se manger, crue comme cuite.
On n’est jamais trop prudent ! 🙂
Vous savez que la Molène de Phénicie est une cousine du Bouillon Blanc (Verbascvum thapsus). Et que le Bouillon Blanc est une plante médicinale reconnue par la pharmacopée française pour ses propriétés médicinales.
Alors il serait logique de se dire qu’il y ait des chances pour que la Molène de Phénicie soit elle aussi une plante médicinale. D’autant plus quand on sait qu’elle contient des saponines et des mucilages. Grâce aux mucilages, elle aurait des propriétés émollientes et adoucissantes.
D’après des textes anciens, la Molène de Phénicie s’utilisait en infusion pour soigner les inflammations oculaires. Et notamment en utilisant ses fleurs séchées en infusion.
Mais je n’ai pas trouvé d’études sérieuses sur le sujet. Alors si vous souhaitez tirer parti des propriétés médicinales des Molènes, concentrez-vous sur celles qui ont prouvé leur efficacité, comme le Bouillon Blanc.
Par contre, ce qui est sûr, c’est que la Molène de Phénicie joue un rôle important dans l’écologie. Et plus particulièrement dans les écosystèmes comme les steppes d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale.
Ce sont des milieux dominés par les plantes herbacées et plus particulièrement, par les graminées. Dans ces espaces, les plantes à fleurs nectarifères comme celles de la Molène de Phénicie sont intéressantes pour les insectes pollinisateurs comme les abeilles, les papillons ou les bourdons.
Bine que n’étant pas les plus riches en nectar, elle les attire quand même, ce qui permet de les nourrir. C’est donc une très bonne plante mellifère.
Enfin, le feuillage de la plante est souvent la cible des insectes herbivores comme les chenilles. Enfin, ses tiges florales, une fois séchée après fructification serviront d’abris pour les insectes. Ils pourront ainsi passer les hivers rigoureux d’Europe de l’Est au chaud.
Oui, la Molène de Phénicie fait partie des plantes tinctoriale. Et plus particulièrement, la Molène de Phénicie sert à faire des teintures naturelles jaunes grâce à ses fleurs.
Alors je sais que ça peut paraître bizarre à cause de la couleur de ses fleurs. Elles sont la plupart du temps violettes, roses ou orangées.
Pourtant, elles contiennent des xanthophylles, des molécules aux propriétés tinctoriales jaunes.
Mais la plus grande force de la Molène de Phénicie réside dans son côté ornemental. Elle se mariera d’ailleurs très bien dans les massifs de vivaces des jardins grâce à son aspect élancé, léger et ses couleurs vives.
Elle nécessite aussi peu d’entretien. En plus, comme nous l’avons vu, c’est une plante rustique qui supporte à la fois le froid et le chaud. Même un peu le sec. Il faudra néanmoins faire attention à ses prédateurs naturels, car je vous le rappelle, c’est une plante très intéressante pour l’écologie puisqu’elle nourrit de nombreux insectes avec son feuillage.
Après, par soucis d’écologie, je vous conseille d’utiliser d’autres plantes ornementales qui viennent de chez nous. La Molène de Phénicie n’étant à la base, pas originaire de France.
Nous avons donc fini avec les utilisations possibles de la Molène de Phénicie. Et nous voilà à une étape qui ne vous plaira pas forcément, mais dont nous devons parler : les risques de confusions entre la Molène de Phénicie et d’autres plantes.
Par chance, la plupart des confusions éventuelles avec d’autres plantes sauvages se fait avec ses cousines. Et les fleurs permettent facilement de faire la différence.
Mais il y a aussi d’autres lesquelles la confondre. Nous allons donc faire un rapide résumé. Bien sûr, la liste qui suit est non exhaustive.
Mais les Molènes ne sont pas les seules à se confondre avec la Molène de Phénicie. Certains autres genres lui ressemblent. Et parmi ces plantes avec lesquelles vous pouvez faire la confusion, nous avons :
Encore une fois, cette liste n’est pas exhaustive, alors si vous avez trouvé d’autres plantes ressemblant à la molène de Phénicie, n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires. Cet article touche maintenant à sa fin. J’espère donc que vous avez appris de nombreuses choses sur la Molène de Phénicie.
Et peut-être qu’un jour vous aurez la chance de la trouver dans la Nature !
© TOUS DROITS RÉSERVÉS PAR MONDE VÉGÉTAL.